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La mise en communication directe avecloc ID: 514569

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J. ¡voir. Océano!. Limnol. AbidjanVol.1, n°2, Novembre 1991 : 99-109(9) COMMUNICATION MER-lAGUNE: IMPACT l'UNE REOUVERTURESUR L'ICHTYOFAUNE DE LA LAGUNE EBRIE(COTE D'IVOIRE)SEA-LAGOON COMMUNICA1ÏON: IMPACT OF A REOPENINGON THE ICHTYOFAUNA OF THE EBRIE LAGOON(COTE D'IVOIRE)RESUMELa réouverture artificielle de la passe deGrand-Bassam, pratiquée en septembre 1987dans le but de limiter la prolifération des végé-taux aquatiques, a modifié l'environnement et lastructure des peuplements ichtyologiques de lapartieorientaledelalaguneEbrié(Côted'ivoire).Lesrésultatsdedeuxsériesd'observations réalisées en mai 1988 montrentune élévation notable de la salinité et une aug-mentation de la composante marine au sein despeuplements de poissons par rapport à la situa-tion antérieure (années de référence:1980 et1981).Mots-Clés : Côte d'Ivoire, Lagunes, Impactenvironnemental, Peuplements depoissons, Afrique de l'Ouest.ABSTRACTThe artificial of the lagoon inlet, madein Grand-Bassam in September 1987 in ordertoreducetheaquatic weedsproliferation,inducedsomeenvironmentalandfishcommunities alterations in the eastern part ofthe Ebrié lagoon (Côte d'Ivoire). A preliminaryfield survey made in May 1988 shows anincrease in in the salinity rate and an increase ofPa rALBARET J. J. et J.-M. ECOUTINCentre ORSTOM, B.P. 5045,2051, Avenue du Val de Montfernand,34032 Montpellier Cedex, Francethe marine component among fish communitieswhen compared to the foiiner ecological stateof this lagoon area (reference data of 1980 and1981).Key-Words: Côte d'Ivoire,Lagoon, Envi-ronmental impact, Fish communities,West Africa.INTRODUCTIONEn septembre 1987, le cordon dunaireséparant la lagune Ebrié de l'océan Atlantiqueétait percé d'un chenal situé à l'emplacementapproximatif de l'exutoire naturel du fleuveCornoé (Fig. 1), exutoire colmaté naturellementàlasuite du percement du canal de Vnidi(Varlet, 1978). Cette réouverture vise à limiter,voire éradiquer les végétations aquatiques quiprolifèrent depuis quelques années de manièreincontrôléeenlaguneEbriédufaitdel'introduction accidentelle d'espèces à très fortpotentieldecroissance(Salviniamolesta)Eichhornia crassipes). . Guiral (1988) retracel'historique dc ces proliférations successives(Pistia, puis Salvinia et enfin Eich/zornia), enanalyse les conditions de développement et leseffets sur l'écologie lagunaire. La mise en communication directe avecl'océan d'une région lagunaire qui, jusque là,n'en subissait que les effets atténués n'est passans conséquences sur l'écologie de la zoneconcernée. Outre le double effet escompté surla végétation flottante(i), des modifications en-vironnementales et faunistiques Ont eu lieu.La gestion des passes (fréquence, durée,importance des ouvertures) est un aspect fon-damentaldeslagunesdelacôteouest-africaine. A partir de quelques exemples (lacNokoué, lagune de Kéta et estuaire du fleuveSénégal)Kapetsky(1981)analyselesconséquences halieutiques, souvent contradic-toires des aménagements réalisés dans chacunde ces cas en matière d«ingénierie hydrau-lique». Laé (comm.pers.) observe de légèresmodifications dans la nature des débarquements(augmentation du nombre des espèces d'originemarine) à la suite de la réouverture du lac Togoen 1985. Les conséquences écologiques de cestransformations du paysage lagunaire (quellessoient naturelles ou d'origine anthropique) ontété peu étudiées et nous avons tenté, en laguneEbrié, d'appréhender les principales modifica-tions ichtyologiques liées à la réouverture de lapassc de Grand-Bassam.(1) Evacuation directe des plantes d'une part, et,d'autre part, accélération de la remontéehalme immédiatement après la crue (lesPistia, Eichhornia et dans une moindremesure les Salvinia ne supportent pas detaux élevés de salinité).looFigure 1: Situation géographique de la lagune Ebrié et délimitation des différentssecteurs (en chiffres romains).Map of the Ebrié lagoon showing six sectors (in roman numerals).1- NATURE DES DONNEESDeux séries de données ont été utiliséespour évaluer ces modifications de la nature despeuplements de poissons:Bingerville - Les données de référence(salinitéetcompositionfaunistique),caracVérisant la situation précédant l'ouverture,proviennent de l'étude globale des peuplementsde poissons de la lagune Ebrié menée entre1980et1982auCentredeRecherchesOcéanographiques d'Abidjan. Les méthodes etle protocole d'échantillonnage de cette étude quise fonde sur des pêches expérimentales à lasenne tournante et au chalut de fond Ont étéexposés par ailleurs (voir Albaret et Legendre,1985, par exemple).La région lagunaire comprise entre etl'îleVitré(Fig.2)aétéprospectéerégulièrement tous les deux mois par des prélè-vements à la senne tournante effectués de fé-vrier 1980 à septembre 1981 en 12 à 14 stationsprédéfinies.Compte tenu de leur grande stabilité en-vironnementale (Durand et Skubich, 1982), leslagunes Potou et Aghien (Fig.2) n'ont étééchantillonnées qu'aux deux périodes les pluscaractéristiques du cycle annuel, en saisonsèche et en saison des pluies. A chaque fois,quatre stations en lagune Potou et huit en la-gune Aghien ont été visitées.- En mai 1988, après la réouverture delapassedeGrand-Bassam,deuxtypesd'information Ont été récoltés avec des buts dif-férents et complémentairesLa gu neAnbAeh,enABIDJANivu'I'PotraDebovi_aGrand1020 kmOCEAN ATLANTIQUE Des enquêtes Ont été réalisées sur desengins dc pêche aussi nombreux et variés quepossible afin d'obtenir, par l'intermédiaire descaptures de la pêcherie professionnelle, uneimage instantanée et très générale des peuple-ments de poissons dans une large zone suscep-tible de subir l'influence de la réouverture dugrau de Grand-Bassam. Led' prises ont ététriées au niveau de l'espèce et les abondancesont été évaluées par un système de cotationd'abondance (Ecoutin et Albaret, 1988),Des pêches expérimentales au chalutde fond ont été effectuées afin de fournir uneimage plus précise des peuplements dans lazone située à proximité immédiate de la nou-velle embouchure.Les caractéristiques du filet utilisé sontles suivantes : ouverture verticale 1,5 ni, cordeà dos 10 m, mailles au cul de 20 mm de côté.La salinité a été mesuré au réfracto-mètre:- En surface dans 19 stations répartiesdepuis la baie de Bingerville jusqu'à la passe deGrand-Bassam d'une part, jusqu'au fond de lalagune Aghien d'autre part (Fig. 2)- En surface et au fond en chaquestation de chalutage. Des échantillons ont étérapportés au laboratoire pour calibration de cesmesures (Ecoutin et Albaret, 1988).Afin d'appréhenderlesmodificationsmajeures survenues dans les peuplements, lesespèces ont été réparties dans huit catégories etles principales espèces qui les illustrent, sontprésentées à la figure 3.2 - EVOLUTION DE LA SALINTIELes salinités mesurées en surface ont étéportées sur la carte représentée à la figure 2 demême que celles relevées à la même époque del'année(findelasaisonsèche),avantl'ouverturedugraudeGrand-Bassam(1980/1981).Dans toute la partie de la lagune Ebriésituée à l'est d'Abidjan, la salinité est considé-rablement plus élevée qu'elle ne l'était avantl'ouverture.Entre Bingerville et l'île Vitré, on notedes salinités élevées comprises entre 20 et23%o, cette valeur maximale estrelevée àBregbo (Fig. 2) où la salinité était nulle en cettesaison en 1980/1981 et ne dépassait pas 8,5%oau plus fort de la saison sèche (mars 1981, Al-haret, données non publiées). On oerve en-suite une légère diminution jusqu'au débouchédu Cornoé (16,5%o), puis une remontée rapidevers le grau. Dans l'estuaire du Comoé lui-même, des salinités de l'ordre de 10%o ont étéloimesurées. Cette région (Bassam, Moossou, es-tuaire du Comoé) est marquée par une forte va-riabilité spatio-temporelle de la salinité dc sur-face et une forte stratification verticale notam-ment à marée montante (10%o en surface, plusde 30%o au fond, par exemple, dans l'estuairedu Comoé).La salinité de la lagune Aghien atteint10%o en surface alors que cette partie du sys-tème lâgunaire était totalement dessalée aupa-rayant (Fig. 2 et Durand et Chantraine, 1982).Enfin, pour la première fois en laguneEbrié, des salinités nettement supérieures àcelles de l'eau de mer ont été mesurées (40 à42%o). Ces prélèvements ont été effectués de-vant Grand-Bassam à proximité dc la passe.D'autres cas de sursalinité ont été si-gnalés dans cette région du Golfe de Guinée parPauly (1975) et Kwei (1977) dans de petites la-gunes du Ghana. Il s'agit de situations tempo-raires observées en fin de saison sèche et ré-sultant d'une évaporation intense.Sur la base d'observations réalisées aucours delasaisonsèche de 1950 -soitquelques mois avant l'ouverture du canal deVridi alors que le grau de Bassam constituait leseul exutoire delalagune, Debyser (1955)propose un découpage de la lagune Ebrié en 4Secteurs-unsecteur«marin»localiséàl'embouchure dugraude Bassam(salinitésupérieure à 31%o)- un Secteur d'«estuaire» entre Moossouet le nord de l'île Vitré (salinité comprise entre10 et 16%o)- un secteur «saumâtre» de l'île Vitréjusqu'àl'ouestd'Abidjan(salinitécompriseentre 2 et 20%o)- un secteur «lacustre» correspondant àtoute la partie ouest dc la lagune.Les deux premiers secteurs peuvent êtreretrouvés dans les relevés de 1988 avec cepen-dant un décalage général vers des salinitéslégèrement5 plusélevées.En revanche,lesecteur «saumâtre» de Debyser a fait place àune vaste zone homogène d'étendue équivalentemais dont la salinité est beaucoup plus élevée20 à 23%o (Fig. 2).Les observations de Varlet (1978), effectuéesen 1945, indiquent des salinités nettement plusfaibles dans toute cette partie orientale de lalagune. Elles correspondent au début de lasaison des pluies et à la crue du Comoé et neSont donc pas comparables aux valeursde lafigure 2 ni aux données de Debyser.En conclusion, les observations de mai1988 révèlent une augmentation générale de lasalinité de surface de la partie est de la laguneEbrié aussi bien par rapport à la situation anté-rieure à l'ouverture du canal de Vridi (le grau de Figure 2: Salinités de surface relevées dans 19 stations de la partie Est de la laguneen mai 1980 (jremière valeur) et en mai 1988 (deuxième valeur en italique).Surface salinity in 19 stations of the Eastern part of the EbriéLagoon measured in May 1980 (First value) and in May 1988 (Second value in italics).Grand-Bassam existait alors) que par rapport àla situation du début des années 1980 (canal deVridi ouvert, passe de Bassam fermée).3-O SER VATIONS ICHTYOLOGIQUESNousévaluerons,dansunpremiertemps, les modifications ichtyologiques surve-nues dans le vaste secteur oriental de la lagune,entre Bingerville etl'île Vitré. Ensuite, seraexaminé le cas, un peu particulier, des lagunesannexes Potou et Aghien, douces en perma-nence avant la réouverture de la passe. Enfin,nous terminerons en exposant les profondschangements ichtyologiques de la région situéeà proximité immédiate de la nouvelle embou-chure.3.1. Le secteur orle4(deugervijie à l'uileVitré).3.1.1. Rappel des connaissancessur la situation antérieure à la102réouverture du grau.Les caractéristiques ichtyologiques dece secteur ont été décrites de manière synthé-tique (Albaret, 1988) et nous n'en rappderonsici que les principaux traits. La richesse spéci-fique globale en 1980-1981, est élevée (48 es-pèces) de même que l'abondance évaluée, eneffectifs ou en biomasse, par la prise par unitéd'effort en pèche expérimentale à la senne tour-nante (Albaret, 1988).Les effectifs relevés dans ce secteur sontles plus élevés de la lagune. Cette région estaussi celle où les variations environnementalessaisonnières et les modifications qui en résul-tent au sein des communautés de poissons sontles plus accentuées. De forme allongée etétroite, sóumise à la double influence du Co-moé et de l'océan - donc particulièrement sen-sibleàl'alternancecrue/étiaged'unepart,fiot/jusant d'autre part - elle peut, lors de lacrue, être assimilée à un prolongement du Co-moé et de nombreuses espèces continentales(Hepsetvodoe,Brycinusmacrolepidotus,Schilbe raandibülaris) viennent se joindre aux brUyeeniturcid*rrsboyennurseoteegutntherrAffitìitscontinentaleAPI.00..f5Parfoie(,)DL.LetSreOuIt*rrs en IquneS.mon,cJ,bulor,s nS.mystosP.puI!ucrdo +A.lorigipunrin nHsoptnruH.cidopPendlicher,APLtOuiDLVu5PtgJniens en ,,e,*,eC.ourotusC.mourusC.nigrothqitstus1.foscotusT.morueAPI:OuiDL.VofPt,ntn+,t+1 flun4enAPettet pspcet0055504E5f LE NSf 1504EPE t lOP F-t TALMIDA EtAutres;TguinoensisruelonceEheronjentinitiGnegriPeuplement lqunaire fondamentalLgronthsqusmsfolcipinnisfmt,rytuT,EmmoPRlongotusCst*mpthC.hipposC.chrysurust.me!unoptenost,loceetoD.suritusMcorcinoS.modernnEssCo, formes continentales occasionnelles, Ce,formes continentalesaffïnits estuarienne, E.c.formes estuariennes d'origine continentale, E.formes estuariennes strictes,Em. : formes estuarienneg d'origine marine, ME. : formes marinos-ostuariennes, Ma.: formes marines accessoires, Mo, formes marines occasionnelles.A.P.L. : abondance des populations lagunaires:rares,"abondantes,*trùs abondantes.lt : reproduction lagunaire.DL, : distribution lagunaire: VvaStO, L u limitte, S = saisonnière, Ppermanente.E. :unjhalinit:fai,forte, 0*0 quasi-totale.ÌFigure 3: Les grandes catégoiries dans les peuplementsde poissons de la lagune Ebijé. (TYaprès Albaret, 191ie b'bad calegories in fish communities of the Ebrié Lagoon.(From Albaret, 19u):Affinijé marineAPIRNonD,LL*tfouSn l,nnnA.oecid*ntotisIofriconoL.onegatusP.qunquorius5.yuntOP.rotosAPI:tWonDL.LnniFe,nn*iin, en Ieqt.booTsCvottoitconoSiOnsisnoucrutusP,cillonsotee EMo5%ME%EmEc1981Soison sèchen41Mj_ 3%ME r 15%Em-E _7O%Ec -1981Scuon humiden33Figure 4 - Nature des peuplements de la région lagunairecomprise entre Bingerville et Vitré (en saison sèche1988), en saisons sèche et humide 1981). Abréviations,voir fig.3n = nombre d'espèces.Nature of fish communities between Bingervile andVitré island (during the 1988 dry season and during the1981 dry and wet seasons). See fig. 3 for abbreviationsn = number of species.formes estuariennes, majoritaires dans ce sec-teur (Fig. 4). En saison sèche, les peuplementss'apparentent largement à ceux du Secteur ma-ritime (Secteur III, fig. 1) avec lequel la limitedevient assez floue.La p.u.e. moyenne, d'environ 20 kg parcoup de senne expérimentale, ce qui correspondà une ichtyomasse moyenne de 29 kg/ha, est laplus forte relevée en lagune Ebrié après celle dusecteur VI (Fig.1). Cette biomasse est princi-palement constituée de poissons appartenant àdes espèces de petite taille et de formes juvé-niles d'espèces de taille plus importante.Lesvariationssaisonnièresdel'ichtyoniasse sont largement déterminées parlesvariationssaisonnièresd'abondance del'ethmalose(Ethrnalosafimbria(a)quiestl'espècedominante(70%enpoidsdel'échantillon global, Fig. 5) avec une périoded'abondance minimale de septembre à janvierpendant laquelle les Chrysichthys et les tilapias104(Tilapia guineensis et Sarotherodon malano -dieron) constituent une part importante descaptures.Rappelons enfin que, malgré cette ri-chesse ichtyologique apparente, 1'exploitatknhalieutique de ce secteur demeure relativementlimitée (Durand et al., 1978), peut-être en rai-son des difficultés de mise en oeuvre des engins«collectifs» telles 1es sennes de rivage et lessennes tournantes coulissantes (fort courant,nombreux piquets utilisés pàr la pêcherie cre-vettière ...).3.1.2. Evaluation de la situation posté-rieure à l'ouverture du grau deBassamLa figure 4 présente une comparaisonsommaire de la nature des peuplements obser-vésavant l'ouverture en saison sèche,avant l'ouverture en saison humide et(e) après l'ouverture en fin de saisonsèche.Cette comparaison qui se fonde sur desdonnées de valeur très inégale (plusieurs moisd'échantillonnage avant l'ouverture et quelquesobservations ponctuelles après celle-ci) montrenéanmoins qu'il n'y a pas eu de bouleversementde la composition faunistique globale et que laliste des espèces établie après l'ouverture esttout à fait comparative, à quelques exceptionsprès,à.ce qui pouvait êtreobservé avantl'ouverture, à la même époque. En revanche, lesdifférences de composition faunistique sem-blent nettes entre ces observations post-ouver-ture en saison sèche et celles de la saison despluies pré-ouverture où figure un nombre im-portant d'espèces continentales (Fig. 5).En ce qui concerne la distribution desespèces au sein des peuplements, l'ethmalosereste l'espèce largement dominante (Tab. 1).Panni les dix espèces les plus abondantes dansles relevés effectués après l'ouverture, six figu-raient déjà pärmi les dix premières de la distri-bution caractérisant la saison sèche avant lamise en communication. Il faut noter la pro-gression, depuis l'ouverture, de T guineensis,d'Hemichromisfasciatus(maislemoded'échantillonnage dominant à la senne dc rivagey est sans doute pour beaucoup) et de Sphy-raena afta. En revanche, on peut remarquer lerecul des Elops lacerta et celui très marqué desChrysichthys. On constate aussi que Sardinellamaderensis ne figure plus dans les relevés maisl'abondance de cette espèce en lagune, et par-ticulièrèment dans ce secteur, est limitée dans letemps et sujette à de fortes variations in-terannuelles. Tableau i - Agencement des 20 premières espèces dansles elevés du secteur EI en mai1988 et en 1981 (SS =Saison sèche, SP = Saison des pluies,= espèce présentedans l'échantillon mais rang supèrieur à 20 ;- = espèceabsente dans l'échantillon).Arrangement of the first 20 species in the survey of sec-tor Ihn May 1988 and in 1981 (SS = Dry season and SP= Runy season,= species present in the sample but rankover 20; - = missing species inthe sample).3.2. Les lagunes Potouet Aghieìi3.2.1. Rappel des connaissances sur laSituation antérieure à la réouverturedu grauLes caractéristiques ichtyologiques, de cetterégion lagunaire sönt bien particulières carfortement influencées parla proximité desfleuves Comoé et Mé. La richesse spécifique decette région qui s'apparente à une zone de tran-105sition avec le paralique lointain (zone VI) dansl'échelle de confinement proposée par Guelor-get et Perthuisot. (1983), demeure relativementélevée grâce à l'apport de nombreuses formescontinentales (Fig.6). Les communautés depoissons à caractère continental prononcé ysemblentstables(notammentenlaguneAghien) et bien structurées (Albaret, 1988). Lesrendements pondéraux des pêches expérimen-tales sont les plus faibles enregistrés en laguneEbrié (15 kg/ha), mais cela est essentiellementdû à la petitetailledes poissons capturés(çetites espèces et formes juvéniles d'espècesplus grandes). Les espèces dominantes dans lesdistributions d'abondance sont les trois Chry-sichthys (C. inaurus étant le plus abondant) etdes formes typiquement continentalestellesPailiapellucida,Schuhe mandibularis,S.'nystus...3.2.2. Evaluation de la situation posté-rieure à l'ouverture du grau deBassamLes enquêtes sur les captures effectuéespar les pêcheurs artisans ainsi que les informa-tions recueillies auprès de ces derniers indi-quent que les modifications environnementalessurvenues depuis l'ouverture du grau de Bassamse sont accompagnées d'une modification sen-sible des peuplements de poissons. La figure 6montre que, globalement, la composante marines'estlargementdéveloppéeauseindespeuplements de ce secteur alors que les espècesà affinité continentale ont notablement régressé.L'ethmalose, fort rare auparavant dansce secteur (0,06% des prises des pêches expé-rimentales),devienttrèsabondanteaprèsl'ouverture du grau de Grand-Bassam (jusqu'enlagune Aghien où elle n'avait jamais été captu-rée) (Tab. 2). De même Polynenws quadrifihisest devenu un élément majeur dans les captureseffectuées dans ce secteur où il n'était que peuabondant. Les mulets (Liza falcipinnis) quin'avaient jamais été capturés lors des prospec-tions de 1980/1981 sont désormais très abon-dants, y compris en lagune Aghien (Tab. 2).Une autre espèce, Caranx hippos d'origine ma-rine (forme Marine Estuarienne), n'avait jamaisété signalée dans ce secteur. On a égalementnoté l'abondance nouvelle des crabes Calli-nectes. En revanche, d'après nos observations,confirmées par celles des pêcheurs profession-nels, les «mâchoirons» (Chrysic/ithys mourus,C. nigrodigitatus et C. auratus), autrefois lesespèces dominantes dans ce secteur lagunaire,SCSont nettement raréfiés;C. nigrodigiratusparaissantêtrel'espèce quis'estle mieuxmaintenue (Tab. 2). Dc la même façon, cerEscesmai 88s.s. 81s.p. SiErhmalosa fun briata1iTilapia guineenis2X8Sphyraenaafra32019Sarotherodon ,neianotheron4514He,nichromisfasciatu.s516Citharichthys stampflii6410Trachinorus reraia710Caranx hippos813*CynoglossLts senegalensis917Eucinostomus raelanopterus10920Liza grandisquamLs11*13Chrysichthysnigrodigitatus12174Pomadszsysjubelini131512Pellonula afteliu.si14126Liza falcipinnis15Elops lacerta1635Epinephelusaeneus17-Tylochromisjentinki181913Porogobius schlegelii.19*Polynenw_s quadrifihis201811Sardinella maderensij-2Motwdactylus sebae-69Chrysichthys rnaurus-72Caranx senegallus-11-Gerresnigri-1416Pseisdotolithus elonga.tu.s-*3Chrysichthys auralus-7Schilbe mandibularis-.15Nombre d'espèces tota]26 Tableau 2 - Agencement des 20 premièes espèces dansles relevés de secteur 1, en mai 1988 et en 1981 (SS =saison sèche, SP = saison des pluies.= espèce présentedans l'échantillon mais rang supérieur à 20 ; - = espèceabsente dans l'échantillon).Arrangement of the first twenty species in the survey ofsector I in May 1988 and in 1981. (SS = dry season andSP = rainy season. * = species prsent in the sample butrank over 20 ; missing species in the sample).tames espèces typiquement continentales autre-fois très abondantes dans ce secteur même ensaison sèche (Parailia peliucida, Schilbe man -dibularis, S. 7nystu) ne figurent plus dans lescaptures;c'est également le cas dc formesmoins communes comme Brycinus ion gipinnis,B. macrolepidotus, certains Mormyridae, etc.Les deux espèces continentales observées lorsde la prospection de 1988, Hererobranchuslongifilis et Clarias anguillaris, sont cantonnéesà proximité de l'embouchure de la Mé, dans leszones de bordure.3.3. La région proche de a nouvelle em-bouchure (Grand-assam, Mossou)3.3.1. Données de référenceLes informations sur cette région qui se106prête mal àun échantillonnage à la senne tour-nante (courant fort, très nombreuses palangres)concernent l'est et le sud-est de l'île dc Vitré etflL ..L...-,j-1..Ç1,.,r'.-.-.(tN,-.D\¡i emocLJuQ,ypeuplement, avant l'ouverture, y est peu diver-sifié (19 espèces) et essentiellement composéde formes estuariennes (Fig. 7) (Albaret, 1988).3.3.2. Evaluation de la situation de lapostérieure à l'ouverture du grau deBass amLesrésultatsdeschalutagesex-périmentaux de mai 1988, associés aux obser-vations effectuées lors des enquêtes de pêche(Fig. 7) montrent que les peuplements de cesecteur lagunaire ont été complètement boule-versés par l'ouverture du grau. La richesse spé-cifique a augmenté (N = 28) et surtout la pro-portion entre formes estuariennes et mariness'estinversée avec maintenant environ 65%d'espèces marines. Ces dernières sont repré-sentées en parts égales par des formes Marines-Estuariennes (espèces marines ayant cependantune large répartition spatio-temporelle en la-gune correspondant à des aptitudes osmorégu-latrices poussées) et par des formes marines ac-cessoires ou occasionnelles plus sténohalinesdont la présence en lagune est très limitée dansle temps et/Ou l'espace.Les espèces marines Eucinostoraus rae-lanopterus et C'hloroscombrus chrysurus sont,dans cet ordre, les espèces les plus abondantes.Citharichthys sta;npflui et Gerres nigri sont lesformes estuarieimes les mieux représentées.45 pue(Kg)3515lo5totaleflp'-e ER:í.01 '02h 03h04 O5'06 '07 0310&i0 ii 'iaFigure 5 - Variations saisonnières de l'abondance totaleet de celle de l'ethniaiose (EF!) dans le secteur lagunairecompris entre Bingerville et l'île Vitré en 1980-1981.Seasonal changes in the total, and the Ethmalosa fim-briata (EF!) abundance (c.p.u.e.) between Bingervilleand Vitré island in 1980-1981.Espacesmai88ss. SIsp. 81Etluna!osafimbriataI-Polynsmus quo4rifilis2L.izafak4vinizis3--Cluysichthys tigrodigirc.nLs463Elops Lacerra556Sphyraenaafra611Ciarías anguillaris.7--Heterranchus sp.S-Caran.s hippos9--Poinad4sys jubelirsiIOTylochrornis jeiuirski111212Monodacrjlas sebrse12farai/la pci/acida-I4Chrysickthys maurmis-21SchiI& nwndíbularís-35PeE/orada afzcliusi-411Chrysichthys aurazu.s-72Ti/apia guineensis-810Tr&ri,inons terala-9Ti/apia limar/aa-10SchiLb nrs:us-137cinas longipinnis-1415Sarothercidan melarsorharon-159Nccithce d'cspces tors!123230 CcME33 %EmEEc -19SonMa i 3%MEfr- 9%EmiE H63%inE0J9S1Saison sècJ6= 3aMa -3%ME ,-.O%Em70/Ce3Q0/19a1Sarcn hurnidan30Figure 6 Nature des peuplements des lagunes Aghien etPotou (en saison sèche 1988, en saison sèche et humide1981). Abréviation, voir figure 3 ; n = nombre d'espèces.Nature of fish communities in the Agilien and Potou La-goons (during the 1988 dry season and during the 1981dry and wet seasons). See figure 3 for abbreviation ; n =number of species.Plusieurs espèces d'invertébrés ont étécapturées au cours dc ce chalutage ; méduse enquantités considérables provoquant la saturationdu chalut, céphalopodes (Octopus sp. et Sepiasp.) et crustacés (Callinectes pallidus, Caridinaafricana et Penaeus notialis).Par l'importance de la composante tha-lassique et sa composition spécifique, cc peu-plement paraît très proche de ceux échan-tillonnés de la même manière (chalut expéri-mental identique) dans la région proche du ca-nal de Vridi. Les quelques observations réali-sées sur l'état sexuel des poissons (Ecoutin etAlbaret, 1988) permettent en outre de préciserque la zone de Grand-Bassam est devenue,comme la région de Vridi, un lieu dc reproduc-tion pour de nombreuses espèces dont Lizagrandis quamis,Cynoglossussenegalensis,Gerres nigri, Antennarius occidentalis, Citha -richthys stainpflui107Figure 7 : Nature des peuplements dans la zone lagunaireproche de Grand-Bassam (saison sèche 1988, saisonsèche 1981). Abréviation, voir figure 3 ; n = nombred'espèce.Nature of fish communities in the Grand-Bassam lagoonarea (during the 1988 and 1981 dry seasons. See fig.3 forabbreviations ; n = number of species).CONCLUSIONLes données et interprétations prélimi-naires dans cette note sont le fruit de deuxcourtesmissionseffectuéesdanslapartieorientaledclalaguneEbriépourtenterd'évaluer sommairement et quantitativement lesprincipales modifications de l'environnement,des peuplements de poissons et de l'activité ha-lieutique consécutives à la réouverture artifi-cielle du grau de Grand-Bassam. Ces observa-tions, effectuées en mai 1988, surviennent 8mois environ après la mise en commDunicationdirecte de ce secteur lagunaire avec l'océanalorsquelaposition,la morphologieetl'hydrologie de la nouvelle passe sont toujoursen évolution. Malgré leur caractère ponctuel etfragmentaire, ces données qui constituent lesseulesréférencesdansledomainedcl'ichthyologie montrent que des modificationsprofondes Sont sui venues dans la nature despeuplements de poissons dans la région située àproximité immédiate de l'ouverture, bien sûr,mais aussi dans l'ensemble du secteur I com-posé des lagunes Aghien et Potou.Il n'est pas aisé, en l'état actuel de nosconnaissances de préciser l'impact - effectif oupotentiel-decetteévolutionversune«marinisation» des peuplements sur l'activité halieutique. Certaines observations (Ecoutin etAlbaret, 1988) semblent indiquer un regaind'intérêt pour la pêche dans les secteurs I et IItouchés par la réouverture 4u grau de Bassam.Regain d'intérêt que l'on peut lier au dévelop-pement d'espèces comme l'ethmalose,maisaussi à celui d'espèces nobles à affinité marinecomme les trachinotes (Trac/zinorus teraia), lescapitaines(Polynemusquadrifihis),lespomadasys (Pomadasys jubelini), les mulets(Lizagrandisquainis).Cedéveloppementcorrespondàuneextensiondelazoneécologiquement«favorable»àcesespèces(conditions halines notamment), mais on peutégalement souligner que l'ouverture du grau deGrand-Bassam favorise dans une large mesurela reproduction de ces espèces (ethrnalose enparticulier) en élargissant notablement la zonepropice à la maturation des gonades et à laponte.A l'opposé, les formes continentales onttendance à régresser, c'est le cas des Pellonula,des Chrysichthys, des silures, des Schilbeidacdont l'intérêt commercial était cependant li-mité dans cette partie de la lagune Ebrié par lapetite taille des individus. Ajoutons enfin, quela lagune Aghien, douce en permanence avaitété retenue pour l'élevage du tilapia d'eau douceOreochromis nit oticus. L'augmentation de sali-nité consécutive à l'ouverture du grau compro-met cette activité aquacole dans ce secteur qui,en revanche, si la situation se pérennise, pourrafaire partie dc la zone potentiellement favorableà l'élevage de certaines espèces autochtones.BIBLIOGrHIEAlbaret J.J., 1988.- Les poissons : biologie etpeuplement. In: Environnement et res-sources aquatiques de Côte d'Ivoire. 2.Les milieux saumâtres:l'exemple de lalagune Ebrié. Dufour (P.), Durand (J.R.)et Zabi (G.S.) (Eds).p., à paraître.Albaret J.J., Legendre M., 1985.- Biologie etécologie des Mugilidae en lagune Ebrié(Côted'Ivoire).Intérêtpotentiel pourl'aquaculture lagunaire. Rev. Hydrobiol.Trop., 18 (4) : 281-303.Debyser J., 1955.- Etude sédimentologique dusys-tèmelagunaired'Abidjan(Côted'ivoire. Rév. Inst. 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Tetrodoìtirmsi BLOPIDAE2 ALBULIDAE3 CLUPEIDAE4 BAGRIDAE5 CLARIIDAE6 ANTENNARIIDAE7 HEMIRAMPHIDAE8 SCORPAENIDAE9 SERRANIDAE10 CARANGIDAE11 LUTJANIDAE12 LOBOTIDAEl3GE!IDAE14LIDAE15 LETHRINIDAE16 MONODACTYLIDAE17 CICHLIDAE18 MJJGILLDAE19 SPNIDAE20 POLYNEMIDAE21 BLENNIIDAE22 GOBIIDAE23 ELEO1RIDAE24 ACANTI{URIDAE25 TRICHIURIDAE26 SCOMBRIDAE27 BOTHIDAE28 CYNOGLOSSIDAE(1) Esps nouvelles pour la lagune Ebrié.109ANNEXELISTE DES ESPECEE POISSONS RENCONTREES EN MAI 198gOSTEICHTHYESElopslacertaAlbulavulpesEthmalosafirrzbriaraPellonulaafzeliu.iChrysichthysnigrodigitatusClari asa;zguillarisHeterobranchuion gifihisAntennariusoccidentalisHyporamphuspicartiPontinusaccraensis (1)EpinephelusaeneusCaranxhipposCaranxsenegalusChioroscombrusch,ysurusTrachinotusteraiaLutjanusgoreensisLobotes.surinainensis(1)EucinostomusmelanopterusGerresnigriPomadasysjubeliniPiectorhinchusmacrolepisLethrinusatlanticusMonodactylussebaeTylochromisjentinkiSarotherodoninelanotheronTilapiaguineensisHeinichromisfasciatusLizagrandisquamisMugilcuremaSphyraenaafraGaleoidesdecadactylusPolynernusquadrifihisHypleurochilusbananensis (1)Porogobiusschie gettiGobioneilusoccidentalisEleotrissp.AcanthurusrnonroviaeTri chiuruslepturusSconberomorustritorCitharichthysstarnpfluiCynoglossussenegalensis29 TET1ÂODON 1IDAELagocephaluslaevigatus30 MONACANTHIDAEAluterapunctata (1)Stephanolepishispidus (1)ElopformesAllbuiforniesClupefformeSilurformesLophi*rnieAtherii'formeScoraeniformePerdforïnePeuronectfforime

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