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Introduction au droit - PPT Presentation

comparé Professeur Sophie ROBINOLIVIER Ecole de droit de la Sorbonne Année universitaire 20142015 PLAN DU COURS Introduction Première partie Introduction à lanalyse ID: 266043

les une foi droit une les droit foi contrat bonne est des par pour pas estoppel dans qui cution

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Presentation Transcript

Slide1

Introduction au droit comparé

Professeur

Sophie ROBIN-OLIVIER

Ecole

de

droit

de la Sorbonne

Année

universitaire

2014-2015Slide2

PLAN DU COURS

Introduction

Première

partie

: Introduction

à

l’analyse

comparative

Deuxième

partie

: Les sources du

droit

dans

les

différents

systèmes

juridiques

Troisième

partie

: Application de la

méthode

comparative au

droit

des

contrats

ConclusionSlide3

TROISIEME

PARTIE :

APPLICATION

DE LA METHODE COMPARATIVE

AU DROIT DES CONTRATS

Chapitre 1. La formation du

contrat

 

Chapitre

2.

La force obligatoire du contrat

Section 1. L’effet du contrat à l’égard des

tiers

Section

2. La bonne foi et l’exécution du contrat

Section

3.

Le devoir de cohérence et la notion

d’estoppel

Section 4.

L

’imprévision

Section

5.

Les limites de la liberté

contractuelle

Chapitre 3. L’inexécution du contrat

Chapitre 4. Contrats et discriminationsSlide4

Section

1. L’effet du contrat à l’égard des tiers

1

/ Le

principe

de

l’effet

relatif

2

/

Conséquences

de

l’inexécution

du

contrat

pour les tiers ?Slide5

2/ Conséquences

de

l’inexécution

du

contrat pour les tiers?

En

droit

français

: question

récurrente

de la

responsabilité

du

débiteur

vis

a

vis

d’un tiers

auquel

le

manquement

a

causé

un

dommage

Quel

manquement

entraîne

la

responsabilité

?

Quel

régime ?

Délictuel

ou

contractuel

?

AP, 6

octobre

2006Slide6

Droit

français

:

manquement contractuel => responsabilité

délictuelle

à

l’égard

des tiers

=>

Altération

du

contrat

?

Quid en

particulier

des clauses

limitatives

de

responsabilité

? Slide7

Droit anglais

Donoghue v. Stevenson, 1932 : Tort of negligence, duty of care

Morris v. Martin & Sons, 1966 :

sur

les clauses

d’exemption

ou

de limitation de

responsabilitéSlide8

Section

2. La bonne foi et l’exécution du contrat

1

/

L’importance

de la bonne

foi

dans

les

droits

de la tradition

romano-germanique

2/

La

r

éticence

du

droit

anglais

à

l’égard

de la bonne

foiSlide9

PEDC (

Lando

)

La bonne

foi est consacrée par différents articles

= innerve

tout le corps du texte (négociations contractuelles, clauses du contrat, exécution

)

Parmi les «

 devoirs généraux » 

(art 1.201

) : « chaque

partie est tenue d’agir conformément aux exigences de la

bonne foi,

les parties ne peuvent exclure ou limiter ce

devoir »Slide10

Projet de réforme

du

droit

français3

principes

directeurs

:

Liberté

contractuelle

Sécurité

contractuelle

Loyauté

contractuelle

=> Bonne

foi

étendue

au-

delà

de

l’exécution

(art. 1134 al 3 cciv)Slide11

Droit

français

Peu de références à la bonne foi dans le cciv.

Art. 1116 (dol)

Art.

1135

(équité)

Art.

1134 al 3

(

exécution

du contrat)

Pendant longtemps : une

simple directive d’interprétation du

contrat

R

enouveau récent

Importance de la bonne fois dans la jurisprudence

Exigence

d’un comportement honnête,

loyal

un comportement de bonne foi s’impose aux parties

=

non seulement le respect de la lettre du contrat mais un comportement positif qui se traduit par certains devoirs (coopération et collaboration)

P

ortée

du devoir de

bonne foi

varie en fonction du contenu du contrat, de son

objetSlide12

Devoir de collaboration

Idée : les

contrats forment une sorte de microcosme « où chacun doit travailler dans un but commun 

» (

R.

Demogue

)

Portée du devoir

de coopération

particulièrement

grande dans certains contrats pour lesquels cette coopération est nécessaire, compte tenu de la nature et de l’objet du

contrat

Ce devoir pèse sur les deux parties et non sur le seul débiteur

Par

ex, dans la fourniture de matériel et/ou prestations informatiques (logiciels nt), le vendeur doit aider l’acquéreur à définir ses besoins et l’assister lors de la mise en route du nouveau

matériel

Autre ex.

 

:

le débiteur doit vérifier que le créancier a bien facturé les prestations fournies et dans la négative, l’avertir de l’erreur qu’il commet

(civ. 1, 23 jan. 1996)Slide13

O

bligation

d’avertir l’autre partie des éléments qu’il a intérêt à connaître pour l’exécution du

contrat

Ex : civ. 1, 27 juin 1995

: une

partie doit informer l’autre du risque de disparition d’un élément du contrat, lorsque cette information lui permettrait d’éliminer le

risqueSlide14

Limite de la bonne

foi

en

droit

français

V.

par

ex.

com. 10

juill

.

2007

L’article

1134 al 3, qui peut permettre au juge de sanctionner l’usage déloyal d’une pratique contractuelle, ne « l’autorise pas à porter atteinte à la substance même des droits et obligations légalement convenus entre les parties » (application de

l’art. 1134

al 1). Slide15

Droit

allemand

§ 242 BGB : le débiteur est tenu d’effectuer la prestation comme l’exige la

bonne foi

eu égard aux usages admis en

affaires

= > le débiteur doit faire

preuve de loyauté dans l’exécution de l’obligation (

treu

),

respecter

la confiance légitime qui a été placée en lui (

glauben

),

tenir

compte des intérêts légitimes du

créancier

=> le créancier est

tenu de faire valoir sa créance en portant attention aux intérêts légitimes du

débiteur Slide16

§

242 du BGB

= un principe

général de

bonne foi en droit allemand, une clause générale (cf. période précontractuelle)

Exigence impérative (bien

que le BGB ne le dise pas

expressément) => impossible de

s’en écarter par convention.

Applications

du principe de bonne foi

=> des

solutions particulières, à partir

desquelles

une typologie a pu être

dresséeSlide17

Devoir de collaboration

par

ex,

si

l’autorisation d’un tiers ou d’une autorité pub est requise, les parties doivent s’entraider pour

l’obtenir

obligations accessoires

, permettant de garantir une exécution satisfaisant les intérêt du

créancier

Par ex, fournisseur d’un bien doit assurer le bien pendant son transport, obligation

de

mise à disposition de l’acheteur des documents nécessaire à l’utilisation du matériel fourni…

N

ouveau

code civil

(2001)

 

§

241 al

2

 : « le rapport d’obligation peut, selon son contenu, obliger chaque partie à respecter les droits, les biens et les intérêt de l’autre 

»

obligations

visant à protéger de tout dommage la situation patrimoniale de l’autre

partie

Limite : le

droit allemand n’exige pas de notifier la connaissance d’un événement susceptible de compromettre l’exécution à l’autre

partie Slide18

Droit

italien

Art. 1337

ccivil

: bonne foi

dans la phase

précontractuelle

Art. 1375

ccivil

:

exécution

de

bonne foi

A

rt

1366

ccivil

: interprétation

de

bonne foi

Art. 1175

ccivil

 

: le

débiteur et le créancier doivent se comporter de façon

honnête

(article

de portée

générale, situé

au sein des

dispositions préliminaires

du code civil sur les

obligations

en

général)

Portée générale du principe de bonne foi

notamment devoir de collaboration

NB : on retrouve cette combinaison de dispositions

particulières

et générale dans le

cciv portugaisSlide19

Droit

anglais

Réticence

initiale

La bonne foi

= un

concept qui a du mal à s’imposer en droit

anglais

Le

droit anglais n’a pas évolué vers le solidarisme ou

l’altruisme

Incidence du droit de l’UE ? Impact de la directive 93/13 sur les clauses abusives ?Slide20

Règles de protection de la

partie

faible

existant avant la transposition

Règles

de Common Law

Dispositions

législativesSlide21

Common Law

Nécessité

que

les clauses contractuelles

soient

connues

des

deux

parties

Interprétation

contra

proferentem

Misrepresentation

Implied termsSlide22

Unfair Contract Terms Act (1977)

Protection des

contractants

contre

les clauses qui

ont

pour objet

ou

effet

de limiter la

responsabilité

du

contractant

Interdiction des

clauses limitatives de responsabilité délictuelle pour dommage

corporel

C

lauses

limitant le dommage matériel

doivent

être

raisonnables

Interdiction des clauses

limitant la responsabilité pour la vente de marchandises ou de services

à

l’égard d’un consommateur si l’obligation a été définie par un texte législatif (par

ex.

la conformité de la chose

-

Sale

of

Goods

Act

, 1979)

Clauses

limitant la responsabilité pour inexécution contractuelle ou modification substantielle du contrat entre consommateur et professionnel doivent être

raisonnables

Le

défendeur doit prouver que la clause est

raisonnable, appréciation

in

concreto

en prenant en compte l’inégalité entre les parties, la connaissance de la clause, la difficulté de l’exécution du contrat au moment de sa

signature

L

iste

de clauses toujours déraisonnables et donc toujours

nulles Slide23

Transposition de la directive au Royaume-Uni

Intégrer

ou

pas la

référence

à

la bonne

foi

?

Controverse

Transposition en 2 temps (

lois

de 1994 & 1999)

Unfair terms in Consumer Contract Regulations (1999) :

reprend

mot pour mot la

référence

à

la bonne

foi

de la directiveSlide24

La bonne

foi

s’est

elle

intégrée

au

droit

anglais

?

Greffe

réussie

?Slide25

Director

General of

Fair

Trading v. First National Bank (2001)

«

 

[g]

ood

faith […] is not an artificial or technical concept; nor, since Lord Mansfield was its champion, is it a concept wholly unfamiliar to British lawyers. It looks to good standards of commercial morality and practice. Regulation 4(1) bays down a composite test, covering both the making and the substance of the

contract

»

Lord Bingham Slide26

Décision

applique

cependant

une conception “anglaise” de la bonne foi

= plus

d’importance

donnée

à

la conception

procédurale

(open dealing)

qu’à

la conception

substantielle

(fair dealing)Slide27

« 

In

many

civil

law

sy

stems

, and

perhaps

in

most

legal

systems

outside

the

common

law

world, the

law

of obligations

recognises

and

enforces

an

overriding

principle

that

in

making

and

carrying

out

contracts

parties

should

act

in good

faith

. This

does

not

simply

mean

that

they

should

not

deceive

each

other

, a

principle

which

any

legal

system must

recognise

;

its

effect

is

perhaps

most

aptly

conveyed

by

such

metaphorical

colloquialisms

as "

playing

fair

," "

coming

clean" or "putting

one's

cards

face

upwards

on the table."

It

is

in essence a

principle

of

fair

and open

dealing

.

[…].

English

law

has,

characteristically

,

committed

itself

to

no

such

overriding

principle

but has

developed

piecemeal

solutions in

response

to

demonstrated

problems

of

unfairness

»

Lord Bingham (

Interfoto

)Slide28

Open dealing

Cf.

Interfoto

picture library

v.

Stiletto

Visual Programme

(1989)

La

bonne foi procédurale prend en compte le

comportement des parties lors de la conclusion du contrat et impose à la partie qui est à l’origine d’une clause inhabituelle ou particulièrement onéreuse d’informer son

contractant

Une clause ne doit pas surprendre injustement l’autre partie

T

ransaction ouverte = les

informations importantes doivent être signalées au

contractantSlide29

Dans

l’affaire

Director general of fair trading

“la

procédure

était

juste

car la clause

était

claire

et

avait

été

montrée

au

consommateur

” Slide30

« 

[o]

penness

requires that the terms should be expressed fully, clearly and legibly, containing no concealed pitfalls or traps.

Appropriate

prominence

should

be

given

to

terms

which

might

operate

disadvantageously

to the

customer

.

»

Lord Bingham

(

Director General of Fair Trading

)Slide31

La condition

de clarté de l’information est remplie dès lors que les clauses sont clairement rédigées et que les clauses désavantageuses sont mentionnées au

consommateur

une

clause peut être injuste, si elle a été lue par le consommateur elle sera

valable

Le contractant professionnel doit s’assurer que l’information est donnée,

non qu’elle

est

comprise

Slide32

Autres

raisons de la

difficulté

de la

greffe

Appréciation

objective du

contrat

Liberté

contractuelle

Réticence

à

l’égard

du

contr

ôle

du

juge

Contexte

économiqueSlide33

Fair dealing

Conception

substantielle

, plus

proche de la conception de la bonne foi

continentale

Or application de la conception

anglaise

,

dans

l’affaire

Director General of

F

air TradingSlide34

«

 

a supplier

should

not,

whether

deliberately

or

unconsciously

,

take

advantage

of the

consumer's

necessity

, indigence,

lack

of

experience

,

unfamiliarity

with

the

subject

matter

of the

contract

,

weak

bargaining

position or

any

other

factor

listed

in or

analogous

to

those

listed

in Schedule 2 to the

Regulations

.

Good

faith

[…]

looks to good standards of commercial

morality

and

practice

»

Lord Bingham Slide35

Le

professionnel est de mauvaise foi lorsqu’il utilise à son avantage sa puissance économique contrairement à la morale et à la pratique

commerciale

Il faut déterminer

le standard de moral commercial acceptable pour juger ce qui est conforme à la bonne foi dans le sens de

fair

dealing

Le

standard définit par le juge a glissé de la bonne foi (

fairness

)

au raisonnable

(

reasonableness

)

, défini

par la pratique

commerciale

= une

clause est raisonnable si elle est conforme à la pratique

commercialeSlide36

La bonne foi a donc été transformée pour s’adapter aux règles et conceptions du droit

anglais

« 

Un

concept juridique ne peut pas être transplanté d’un pays à un autre sans subir de transformation »

G

.

Teubner

,

«

 Legal Irritants: Good Faith in British Law of How Unifying Law Ends Up in New Divergences »Slide37

« Pour qu’une greffe soit réussie il faut qu’il y ait un vide juridique devant être comblé par une nouvelle règle, ce qui est d’autant plus facile que le pays est moins avancé matériellement et culturellement

.

En droit anglais, il n’existe aucun vide

juridique. »

A. Watson

Legal

Transplants,

An

Approach

to Comparative LawSlide38

Section

3. Le devoir de cohérence

et

la notion d’estoppel

Les contractants sont-ils tenus d’un devoir de cohérence ?

= devoir de ne pas agir en contradiction avec le comportement

antérieurement

adopté

Sens

le plus important : interdiction de se contredire au détriment

d’autrui

Une

partie qui a fait naître chez une autre une confiance légitime peut-elle valablement adopter un comportement qui trompe cette confiance ? Slide39

PEDC

1/ La bonne foi

implique

qu’«

une partie qui a fait des déclarations ou tenu un comportement sur la foi desquels a agit le cocontractant ne peut ensuite adopter une position incompatible avec sa conduite antérieure 

»

impossibilité

, par ex, de se prévaloir d’une clause du contrat (par ex une clause qui permet une modification par écrit

)

2/

I

nterdiction

pour une partie à laquelle est imputable une cause d’inefficacité ou d’inexécution du contrat de se prévaloir de celle-ci pour agir (par ex en résolution ou pour l’obtention de D

& I)Slide40

Droit

français

Intérêt marqué récemment pour l’idée de cohérence du comportement et pour une notion renvoie à l’idée de non contradiction 

= l’estoppel

Le principe

d’interdiction de se contredire au détriment d’autrui n’est pas

consacré

Mais sur le fondement de la

bonne foi,

certains aspects de ce

principe ont été dégagésSlide41

Exemples

Com

8 mars

2005 (au visa

de 1134 al

3) : une

banque ne peut à la fois ignorer une convention (convention d’unité de compte) en faisant fonctionner les comptes comme des comptes indépendant, puis se prévaloir de cette convention pour en tirer bénéfice

L

’incohérence

du comportement de la banque lui interdit de profiter d’une clause dont elle avait auparavant écarté l’application en connaissance de

cause

 

Com

. 5 avr.

1994 :

en matière de contrat de distribution,

sanctionne

celui qui rompt le contrat après avoir fait naître chez son partenaire une confiance légitime de stabilité du contrat (concédant qui subordonne le maintien du distributeur dans son réseau à d’importants

investissements

,

engage sa

responsabilité

pour rupture déloyale s’il résilie ensuite ou décide de ne pas renouveler le

contrat

)

Civ

. 1, 8 avr. 1987,

16

fév. 1999

 : refus de la mise en œuvre d’une sanction contractuelle, lorsque l’inexécution a été antérieurement

tolérée (créancier

qui a toléré

pendant

des années l’inexécution ne peut brusquement réclamer valablement la résolution de plein droit du

contrat)

Idem Com 8 déc. 2009 : rupture contrat agent commercial pour faute grave impossible si manquements tolérés pendant des annéesSlide42

Référence expresse

à

l’estoppel

Cass

. civ. 1re, 6 juillet

2005 : rejet du

pourvoi d'un demandeur qui, après avoir sollicité l'arbitrage, invoquait l'absence de convention d'arbitrage valable Slide43

Situation :

le

demandeur a formé une demande d'arbitrage et participé à la procédure arbitrale pendant plus de neuf

ans

après avoir été débouté de sa demande par une sentence arbitrale ayant fait l'objet d'un exequatur en France, le demandeur soutenait que le tribunal arbitral avait statué sans convention d'arbitrage ou sur convention

nulle

Cour

de cassation : le demandeur « est irrecevable,

en vertu de l' estoppel

, à soutenir, par un moyen contraire, que cette juridiction aurait statué sans convention d'arbitrage

»Slide44

Solution n’est pas nouvelle sur le fond : rejet du moyen

contraire à une thèse antérieure, notamment lorsque ce moyen est incompatible avec la position qu'avait adoptée son auteur devant les juges du

fond

 

Nouveauté : la cour de cassation fait appel à la notion m

ême

d’estoppelSlide45

AP 27

février 2009

Situation : une société commande à une autre du matériel (récepteurs-décodeurs). Elle apprend que la licence nécessaire à l’utilisation

du matériel n’a pas été autorisée => récepteurs interdit à la vente. Elle assigne son cocontractant en responsabilité devant

Tal de commerce

Lille pour réparation préjudice lié à l’impossibilité de vendre les appareils.

TC Lille se déclare incompétent.

Société

maintient demande d’indemnisation devant

Tal de Commerce

de Tours, cette fois sur le fondement de la nullité ou de la résolution de la

venteSlide46

CA Orléans (10 juillet 2007) rejette la demande au motif que la

société

avait

porté devant

une autre juridiction, à l’encontre d’une autre société avec qui elle avait contracté pour un matériel identique, une action

en exécution de la convention (livraison des décodeurs

)

Motif

 : la société n’a pas cessé de se contredire au détriment de ses adversaires, en leur réclamant devant 2

juridiction différentes une

chose et son

contraire

Ce

comportement procédural qui consiste à soutenir en même temps deux positions incompatibles est sanctionné par l’irrecevabilité des demandes, en vertu du

principe

selon lequel une partie ne peut se contredire au détriment d’autrui (théorie de l’estoppel

)Slide47

C.

cass

 : sanctionne les juges du fond

(visa : art.

122 code de procédure civile, relatif à la fin de non recevoir)

«

 

La

seule circonstance qu’une partie se contredise au détriment d’autrui n’emporte pas nécessairement fin de non-recevoir », alors « notamment, (que) les actions engagées par la société n’étaient ni de même nature, ni fondées sur les mêmes conventions et n’opposaient pas les mêmes parties ». Slide48

Communiqué publié par la Cour de

cassation

 :

«

 sans exclure la règle dite de l’interdiction de se contredire au détriment d’autrui, ou estoppel, en matière procédurale, la Cour de cassation se réserve le droit d’en contrôler les conditions d’application 

»Slide49

Emprunt des juges français au droit anglais ?

Répondre

suppose de

savoir ce qu’est l’estoppel en droit

anglais

S

’il

ne s’agit pas dans la

jurisprudence

de la

Cour

de cassation d’emprunt au droit

anglais,

peut-on avancer que ce serait une bonne idée d’importer l’estoppel du droit anglais en droit français ? Slide50

L’estoppel en droit

anglais

Idée : interdiction

de profiter de ses propres

contradictions,

de « souffler à la fois le chaud et le froid, d'affirmer d'un côté et de dénier de

l'autre»

(Cave v. Mills, 1862).

Mais pas d’interdiction

générale de se contredire dans le domaine du droit des contrats

:

encore faut-il avoir créé chez autrui une attente légitime et que le rétablissement de la vérité

entra

îne un

préjudiceSlide51

E

stoppel = en principe, un

mécanisme de blocage,

fonctionnant comme une

fin de non-recevoirA

shield

, not a

sword

= Celui

qui laisse croire à l'autre qu'il consent, par exemple, une réduction de sa dette de moitié ne pourra plus exiger en justice le paiement intégral

Il est « 

estopped

 »Slide52

Multiplicité des conceptions de

l’estoppel

Exemples

parmi les plus

communs

aujourd’hui

:

1/ Estoppel by convention

2/ Estoppel by representation

3/ Proprietary estoppel

4/ Promissory estoppelSlide53

Promissory

estoppel

Version

la plus moderne d

'

equitable

estoppel

Idée générale : interdiction de remettre en cause une promesse, lorsque cela cause un dommage

Ex : un

transporteur qui signe un connaissement dans lequel il reconnaît avoir reçu la marchandise du vendeur « en bon état » ne pourra plus démontrer que les biens étaient déjà avariés lorsqu'il les a reçus si, à destination, le destinataire des marchandises, tiers au contrat, se plaint d'une avarie (alors qu'en principe cela constitue un moyen de défense pour le transporteur

)Slide54

Influence de

Lord

Denning

,

dans Central London Property Trust Ltd. v. High Trees

House Ltd.

([1947], 68 LQR, 283

)

L

e

droit anglais a admis que toutes les formes de

representations

, y compris les promesses - qu'elles soient frauduleuses ou faites de bonne foi, orales, écrites ou bien encore qu'elles résultent de la conduite de leur auteur - pouvaient fonder un

estoppel

Slide55

O

biter

dictum

dans Central London Property Trust v

. High

Trees

House

«

si, par ses paroles ou sa conduite, une personne fait une

« représentation »

non ambiguë quant à sa future conduite, avec l'intention que cette représentation soit suivie (

relied

on

), sans que cela affecte les relations légales entre les parties, et que l'autre partie change sa position sur la foi de celle-ci (

in

reliance

on

it

), celui qui fait la

« représentation »

ne peut plus agir de manière inconsistante avec la représentation si, ce faisant, il causerait un préjudice à l'autre

»Slide56

P

lusieurs conditions :

une

promesse ou une

« représentation » claire et non équivoque quant à une conduite future

(le

seul fait de ne pas exiger l'exécution du contrat ne suffit

pas)

en

second lieu, il faut que l'autre ait agi sur le fondement de cette

promesse

Sens

?

Pour Lord

Denning

: il

est en principe suffisant que

l'autre

ait agi comme il n'aurait pas agi sans la

promesse

ou la

représentation

Suffit

à démontrer qu'il serait « inéquitable » de

revenir

sur sa

promesseSlide57

=>

Dans

les rapports

contractuels

, lorsque le créancier accepte

une

somme

moindre

que

celle

prévue

au

contrat

, par

exemple

,

bien

que

la

promesse

n’ait

pas de force, en Common Law, on

peut

considérer

qu’

il

serait

inacceptable,

dans

les

circonstances

particulières

,

que

le

créancier

abuse de

ses

droits

contractuel

=> Si le

débiteur

agit

en

ayant

confiance

dans

la

promesse

, le

créancier

peut

être

empêché

de

revenir

sur

sa

promesseSlide58

Promissory

estoppel

lié à l'exigence

d'une consideration

= la

promesse donnée sans contrepartie n'est pas valable et le promettant n'est pas engagé, sauf si la promesse a été faite sous une forme solennelle ou

sauf à faire jouer le mécanisme de

l’estoppel

Plus

la doctrine de la

consideration

est stricte, assouplie

,

plus

celle de

promissory

estoppel

est nécessaire

(et vice versa)Slide59

Conclusion sur

l’estoppel

en droit anglais

Multiplicité des conceptions

Pas de principe général (m

ême si évolution discutée

)

Signification

et

développement liés aux

particularité du droit

anglaisSlide60

Importer l’estoppel

du

droit

anglais en droit français ?

L

e

droit français a-t-il intérêt à se doter d’une notion aussi

spécifique et complexe

que l’estoppel ?

Emergence d’un

principe

général

selon

lequel

nul

ne

peut

se

contredire

au

détriment

d’autrui

”,

entra

înant

une

fin de non-

recevoir

(Com. 20

sept.

2011 et civ. 1, 26

oct.

2011)