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CAPES 2018 Cours de préparation  aux épreuves de littérature française CAPES 2018 Cours de préparation  aux épreuves de littérature française

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CAPES 2018 Cours de préparation aux épreuves de littérature française - PPT Presentation

M Dandrey 9h13h Je voulais que mon lecteur se divertît Au moins autant que je me divertissais moimême Ce point est capital et me paraît sopposer aux conceptions les plus élaborées que nous croyons bâtir sur le roman ID: 650243

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Presentation Transcript

Slide1

CAPES 2018Cours de préparation aux épreuves de littérature française (M. Dandrey)9h-13hSlide2

«Je voulais que mon lecteur se divertît. Au moins autant que je me divertissais moi-même. Ce point est capital, et me paraît s’opposer aux conceptions les plus élaborées que nous croyons bâtir sur le roman. Divertir ne signifie pas di-vertere, détourner des problèmes. Robinson Crusoë entend divertir son lecteur modèle, en l’entretenant des calculs et des opérations quotidiennes d’un brave homo œconomicus qui lui ressemble fort. Mais le semblable de Robinson, après s’être diverti en se lisant dans Robinson, devrait avoir compris quelque chose  de plus, être devenu en fin de compte un autre. En se divertissant, il a en quelque manière appris […].

Or le concept de “divertissement” n’est pas universel, mais historique. Il y a, pour chaque saison du roman, des modes de divertissement différents. Nul doute que le roman moderne n’ait cherché à dévaloriser le divertissement dû à l ‘intrigue, pour privilégier d’autres types de divertissement. Grand admirateur de la poétique aristotélicienne, j’ai pour ma part toujours pensé que le roman doit divertir malgré tout, même et surtout par son intrigue. »

(Umberto Eco,

Alfabeta

, juin 1983, trad. Yves Hersant dans

Critique

, août-sept. 1984, 594-5)

En vous appuyant sur des exemples précis, vous vous interrogerez sur le bien-fondé et la portée de ces propos du romancier et critique italien Umberto Eco.Slide3

Question synthétisée: le diverstissement suscité par l’intrigue constitue-t-il la modalité etla finalité primordiales du roman? Slide4

1er §identification auteur/lecteurmédiation du plaisirSlide5

1er §identification auteur/lecteurmédiation du plaisir2e §

identification lecteur/héros

médiation de la fiction identifianteSlide6

1er §identification auteur/lecteurmédiation du plaisir2e §identification lecteur/héros

médiation de la fiction identifiante

3

e

§

Identification divertissement romanesque/intrigue

médiation de l’autorité (Aristote) et de l’expérience (l’Histoire) Slide7

Divertissement = principe de l’écriture romanesque au niveau de sa — conception (auteur/lecteur): pari sur la continuité — réception (lecteur/héros): pari sur l’adhésion

— 

texture

(roman/intrigue-: pari sur la simp

licitéSlide8

Incertitude sur le « divertissement » :au moins autant que me paraît s’opposer / ne signifie pas/ devrait avoir comprisaprès s’être diverti/ en quelque sorte appris

des modes différents/ d’autres types de divertissement

malgré tout, même et surtoutSlide9

Questions sur le divertissement: — sa nature: - évolution historique (Aristote ) - sa teneur: qu’est-ce qui divertit ds le roman?

- sens du mot intrigue (< thé

âtre)?

— son

effet

: - comment s’articulent utile/agréable?

- qu’est-ce qu’apprendre en se divertissant?

- quel lien entre écrire/lire en se divertissant? Slide10

Articulation d’un schéma à deux entrée:Conception/réception/texture du roman = divertissementNature/effet du divertissementSlide11

Thèse implicite dégagée: un roman, c’est, dans une triple transparence (de l’auteur au lecteur, du lecteur aux personnages, de l’œuvre à son intrigue) un combiné de plaisir et d’utile autour d’un récit « référentiel » sinon « réaliste », construit sur l’enchevêtrement et le suspens (intrigue 

intriquer et intriguer),

compte tenu de variations historiques qui auront pu accuser plus ou moins tel ou tel paramètre , mais tous et toujours subsumés par l’intention de divertir en instruisant.Slide12

Roman = mimèsis narrativeNarratif = suspensif (récit « prenant ») plaîtMimèsis = référentiel (fiction crédible)

instruit

di-version

: suspend l’

être-au- monde,

délices du conte

Divertissement =

détour

en vue d’un retour

: image identifiante qui donne le Vrai par l’imitation du réelSlide13

ID= ambiguïté du divertissement < roman:— sens étroit et conjonturel : plaisir subjectif d’intrigue et d’assimilation— sens large: clef de toute l’invention romanesque, voire littéraire , de part en part.Associés par l’alibi de l’historicité du divertissement

ramenant la suzeraineté du divertissement par

l’intrigue

comme le plus évident (expérience) et le plus motivé (autorité).

Signe implicite de l’incertitude sur

l’existence même d’un genre romanesque.Slide14

Existe-t-il un genre romanesque? A enregistrer les dissemblances entre les ouvrgaes que l’on met sous cette appellation transhistorique, on peut se le demander; et l’on est confirmé dans ce soupçon par les historiens de la littérature antique ou médiévale qui dénieront les uns au roman grec, les autres au roman courtois, leur assimilation avec le genre qui , depuis La Princesse de Clèves, a conquis sous la forme que nous lui connaissons un empire tel sur la littérature d’aujourd’hui qu’elle s’identife presque à ce seul « genre ».Slide15

Au point que durant la seconde moitié du XXe siècle, on vit plusieurs grands « romanciers » se réunir ou être réunis dans un courant qui se définit par la préférence accordée à la réflexion théorique sur le roman, sur sa manière, au détriment de la confection d’un récit suivi, peuplé de personnages auxquels s’identifier et jetés dans une histoire dont la narration faisait jusqu’alors le sel de la lecture. Prenant au pied de la lettre l’oukase de Valéry contre la sortie de la marquise à cinq heures en voiture, les « nouveaux romanciers » proclamèrent la mort du roman à intrigue. Slide16

Cette vogue une fois éclipsée, Umberto Eco, théoricien et praticien du genre, vient revendiquer en 1983, dans le cadre de la post-modernité, le droit au plaisir par l’intrigue dans la lecture et même dans l’invention du roman nouveau: CITATIONCette position, dont on ne sous-estimera pas le caractère polémique et engagé, entendait mettre au centre de la définition du genre romanesque une idée laissée (volontairement?) un peu floue, mais relevant, selon son auteur, de l’évidence même : le primat du divertissement comme moteur de la création, de la trame et de la réception du roman. Slide17

Cela, en la justifiant sur deux points: d’une part, le divertissement dont il parle n’est pas diversion, il n’implique pas que la lecture soit un passe-temps superficiel et vain; d’autre part, la définition qu’il en suggère n’a garde d’être unilatérale ou absolue. Elle tente au contraire de prendre en compte la diversité historique et théorique de l’écriture romanesque — et donc celle des formes du divertissement, même s’il s’appuie de l’expérience commune et de l’autorité (en l’occurrence celle d’Aristote) pour justifier l’assimilation du diverstissement procuré par le roman au plaisir suscité par l’intrigue: celle qu’en tant que romancier il trame avec jubilation, celle qu’en que lecteur on prend à s’assimiler aux aventures des protagonistes que le romancier imagine et implique dans un réseau narratif.Slide18

A prendre les choses dans ce sens, il apparaît que ce jugement construit en trois phases — du point de vue du romancier d’abord, du lecteur ensuite, du genre et de son déroulé historique enfin — articule à chaque étape la notion de divertissement avec celle d’histoire, si on veut bien entendre ce dernier terme en trois sens différents: d’abord, le divertissement est à en croire UE le produit de l’histoire contée par l’ouvrage et découverte par le lecteur (ce qu’il nomme « intrigue », par un terme emprunté au vicabulaire dramatique); ensuite, le divertissement ne fait pas oublier pour autant l’Histoire, le réel individuel et collectif, la grande histoire des hommes et la petite histoire de chacun, que résume allégoriquement le cas de Robinson Cursoe résumant dans son personnage et son aventure uniques toute l’humaine condition qu’il récite pas pà pas en aménageant solitairement son île et sa vie;

enfin le divertissement n’est pas lui-même indépendant de l’histoire: le concept a évolué et les manières dont le roman a diverti ont pu varier, comme en témoigne la vogue du Nouveau roman, même si le divertissement par l’intrigue prime par son évidence expérimentée et attestée.Slide19

Avant d’examiner successivvement et le cas échéant de discuter la position de UE sous ces trois aspects, on notera d’emblée sa complexité, voire son ambiguïté sous ses allures d’évidence: le divertissement définit par UE comme mobile de la lecture et condition de l’écriture du roman quel que soit son domaine d’application, l’intrigue ou autre chose, peut-il être entendu comme un trait du genre invariant (i.e. nécessaire) et spécifique (assez même pour définir le genre?). Tel sera l’objet de notre interrogation au fil de cette analyse.Slide20

I – LE DIVERTISSEMENT, C’EST L’HISTOIRE1- Nature du plaisir pris à l’intrigue. Défintion de la notion, composantes.2- Condition pour qu’un intiruge divertisse: qu’on y croie. Aristote, mimèsis . Entre conte et chronique.3- Auteur/lecteur/personnage. Plaisir d’inventer, de découvrir, de vivre une intrigue. Effet

Chartreuse de Parme.Slide21

II – LE DIVERTISSEMENT OUVRE SUR L’HISTOIRE1- Renvoyant à la réalité, il en offre, transposée, une lecture soit plus globale, soit plus analytique que le journal. Effet Balzac.2- Renvoyant aussi à l’invariance de la réalité, il permet de ocmprendre l’homme: un lecture qui vous métamorphose. Effet Dostoïevski. 3-

Roman et imagination: le roman comme gestion de l’imaginaire entre égarement et reconstruciton de soi: plaisir du dédoublement qui fait miroir. Entre science et poésie.Slide22

III- L’HISTOIRE DU DIVERTISSEMENT1- L’intrigue relativisée: accommoation du regard sur la matière, la manière, les effets induits par l’action ou sa préparation, par l’atmosphère et le climat. 2- L’intrigue annulée: le NR, impasse ou bifurcation? En fait théorie n’est pas un plaisir en soi: le NR offre un nouveau regard, phénoménologique ou cubiste, sur le monde et l’homme.

3-

L’intrigue

exigée:

il n’est pas de roman sans un minimum de récit, ni de littérature sans plaisir: la déf. du roman par le « divertissement pris à l’intrigue » n’est pas spécifique tout en étant nécessaire. Slide23

LE DIVERTISSEMENT, C’EST L’HISTOIRE« Dès l'enfance, les hommes ont, inscrites dans leur nature, à la fois une tendance à imiter (et l'homme se différencie des autres animaux parce qu'il est particulièrement enclin à imiter et qu'il a recours à l'imitation dans ses premiers apprentissages), et une tendance à éprouver du plaisir aux imitations. » Poétique, IV, 1448. Slide24

1 – Plaisir à l’intrigueSlide25

1 – Plaisir à l’intrigue a) Continuité b) DiscontinuitéSlide26

« Elle passa tout le jour des fiançailles chez elle à se parer, pour se trouver le soir au bal et au festin royal qui se faisait au Louvre. Lorsqu’elle arriva, l’on admira sa beauté et sa parure ; le bal commença et, comme elle dansait avec M. de Guise, il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait et à qui on faisait place. Mme de Clèves acheva de danser, et pendant qu’elle cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre, le Roi lui cria de prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu’elle crut d’abord ne pouvoir être que M. de Nemours, qui passait par-dessus quelque siège pour arriver où l’on dansait. Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu, surtout ce soir-là, où le soin qu’il avait pris de se parer augmentait encore l’air brillant qui était dans sa personne ; mais il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement.

« M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu’il fut proche d’elle, et qu’elle lui fit la révérence, il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à danser, il s’éleva dans la salle un murmure de louanges. Le Roi et les Reines se souvinrent qu’ils ne s’étaient jamais vus, et trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se connaître. Ils les appelèrent quand ils eurent fini sans leur donner le loisir de parler à personne et leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient, et s’ils ne s’en doutaient point.

— Pour moi, madame, dit M. de Nemours, je n’ai pas d’incertitude, mais comme Mme de Clèves n’a pas les mêmes raisons pour deviner qui je suis que celles que j’ai pour la reconnaître, je voudrais bien que Votre Majesté eût la bonté de lui apprendre mon nom.

— Je crois, dit Mme la Dauphine, qu’elle le sait aussi bien que vous savez le sien.

— Je vous assure, Madame, reprit Mme de Clèves, qui paraissait un peu embarrassée, que je ne devine pas si bien que vous pensez.

— Vous devinez fort bien, répondit Mme la Dauphine, et il y a même quelque chose d’obligeant pour M. de Nemours à ne vouloir pas avouer que vous le connaissez sans l’avoir jamais vu.

« La Reine les interrompit pour faire continuer le bal, M. de Nemours prit la Reine Dauphine. Cette princesse était d’une parfaite beauté et avait paru telle aux yeux de M. de Nemours avant qu’il allât en Flandres ; mais, de tout le soir, il ne put admirer que Mme de Clèves.

« Le Chevalier de Guise, qui l’adorait toujours, était à ses pieds, et ce qui se venait de passer lui avait donné une douleur sensible. Il [le] prit comme un présage que la fortune destinait M. de Nemours à être amoureux de Mme de Clèves ; et, soit qu’en effet il eût paru quelque trouble sur son visage, ou que la jalousie fît voir au Chevalier de Guise au delà de la vérité, il crut qu’elle avait été touchée de la vue de ce prince, et il ne put s’empêcher de lui dire que M. de Nemours était bien heureux de commencer à être connu d’elle par une aventure qui avait quelque chose de galant et d’extraordinaire.

« Mme de Clèves revint chez elle, l’esprit si rempli de tout ce qui s’était passé au bal que, quoiqu’il fût fort tard, elle alla dans la chambre de sa mère pour lui en rendre compte ; et elle lui loua M. de Nemours avec un certain air, qui donna à Mme de Chartres la même pensée qu’avait eue le Chevalier de Guise. »

Mme de La Fayette,

La Princesse de Clèves,

éd Adam,Gallimard/P léiade p. 1126-1127.Slide27

2 — Plaisir de la similitudeSlide28

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour.

Proust,

Du côté de chez Swann

, incipitSlide29

2 — Plaisir de la similitude a) plaisir de la référence b) plaisir de la substitutionSlide30

« Et, lentement, de ses yeux voilés de larmes, elle faisait le tour de la misérable chambre garnie, meublée d’une commode de noyer dont un tiroir manquait, de trois chaises de paille et d’une petite table graisseuse, sur laquelle traînait un pot à eau ébréché. »Zola, L’assommoir, ch. 1Slide31

« Un vrai bousin, leur chez eux, à cette heure. » Op. cit., ch. 17Slide32

« C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait. » « C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait. »

Flaubert

,

Madame Bovary

,

I, 1Slide33
Slide34

«On avait été chercher un pâtissier à Yvetot, pour les tourtes et les nougats. Comme il débutait dans le pays, il avait soigné les choses; et il apporta, lui-même, au dessert, une pièce montée qui fit pousser des cris. À la base, d'abord c'était un carré de carton bleu figurant un temple avec des portiques, colonnades et statuettes de stuc, tout autour, dans des niches constellées d'étoiles en papier doré; puis, se tenait au second étage un donjon en gâteau de Savoie, entouré de menues fortifications en angélique, amandes, raisins secs, quartiers d'orange; et enfin, sur la plate-forme supérieure qui était une prairie verte où il y avait des rochers avec des lacs de confitures et des bateaux en écales de noisettes, on voyait un petit Amour, se balançant à une escarpolette de chocolat, dont les deux poteaux étaient terminés par des boutons de rose naturelle, en guise de boules, au sommet. »Flaubert,

Madame Bovary

, I, 4Slide35

« C'était une lourde bouée de tôle, dont la partie émergée se composait d'un cône dressé, que surmontait un assemblage complexe de tiges métalliques et de plaques. L'ensemble dépassait la surface de la mer de trois ou quatre mètres. Le support conique représentait à lui seul près de la moitié de cette hauteur. Le reste se divisait en trois fractions sensiblement égales : premièrement, prolongeant la pointe du cône,une mince tourelle à jour de section carrée –quatre montants de fer reliés par des croisillons. Au-dessus venait une sorte de cage cylindrique à barreaux verticaux, abritant un signal lumineux placé au centre . Enfin, couronnant l'édifice et séparés du cylindre par une tige qui en continuait le grand axe, trois triangles équilatéraux, pleins et superposés, le sommet de l'un soutenant en son milieu la base horizontale du suivant. Toute cette construction était peinte d'une belle couleur noire. » Robbe-Grillet,

Le Voyeur

, 1955, Minuit, p. 255.

« C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait. » « C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin, venait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve, la visière brillait. »Slide36

3 – La connivence auteur/lecteur/personnageSlide37

3 – La connivence auteur/lecteur/personnage a) communion dans la fiction b) communion dans la projection+ c) plaisir de l’écriture Slide38
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